Ce sont les autres qui sont de mauvaise foi mais moi, jamais…
Hypothèse 1 : je suis remarquablement honnête avec moi-même et avec les autres, et je ne suis vraiment jamais de mauvaise foi.
Hypothèse 2 : je souffre d’un léger aveuglement envers moi-même.
Et vous, cela vous arrive parfois d’être de mauvaise foi ?
Définition de la mauvaise foi
La mauvaise foi, c’est affirmer quelque chose tout en sachant que c’est faux, enfin que ce n’est pas vrai, enfin pas tout à fait, ou en omettant le contexte…
Bref j’arrange mon histoire à mon avantage pour bien paraitre, sauver la face, mieux gérer mon sentiment d’échec ou ma culpabilité.
La mauvaise foi pour sauver la face
Et c’est humain !
Prenons des cas totalement fictifs :
Comment avouer à mon nouvel amoureux que finalement je ne suis pas la déesse du ski que j’ai annoncée ? J’ai mal à la cheville aujourd’hui…
Ou à mon nouvel employeur que je me suis trompée dans l’estimation budgétaire du projet…
Le problème c’est que cela peut se transformer en spirale, où je m’enfonce de plus en plus pour justifier mes insuffisances précédentes.
La mauvaise foi pour améliorer la réalité
Il y a aussi tout bêtement le miroir déformant pour améliorer la réalité, montrer nos bons côtés et oublier les détails dérangeants.
En entretien de recrutement ou en date avec le futur amour de votre vie, allez-vous vraiment être 100% honnête ?
Oh il ne s’agit pas de mentir forcément, juste de sélectionner la vérité qui nous arrange…
Et au final nous y croyons !
Au moins plus ou moins, et surtout si on se raconte régulièrement notre histoire améliorée.
Cela a été étudié en psychologie sociale et il y a 3 concepts ou paramètres que je trouve vraiment intéressants pour comprendre comment nous nous auto-manipulons pour croire finalement à notre vérité.
La dissonance cognitive
1ère source d’auto-manipulation : la dissonance cognitive
Quand la réalité rentre en conflit avec mes croyances, je préfère changer la réalité plutôt que remettre en cause mes croyances.
Cela peut prendre plusieurs formes :
– changer mes sources d’information,
– changer carrément ma perception de la réalité – je filtre en fonction de ce que je veux voir -,
– changer mon interprétation des faits,
– éviter les sources de ces informations…
Par exemple, comme dans la fable de La Fontaine, les raisins deviennent trop verts quand ils sont inaccessibles.
Ou même je crée de nouvelles croyances qui réduisent la 1ère dissonance.
Par exemple l’équipe autour de Festinger qui ont conceptualisé ce phénomène ont étudié les membres d’une secte qui avaient préparé la fin du monde à une date précise… et rien ne s’était passé.
Donc ils étaient vivants mais avaient une grosse dissonance cognitive par rapport à leurs croyances!
Et plutôt que de les remettre en cause, ils ont créé une nouvelle croyance – les extra-terrestres auraient donné une 2ème chance à l’humanité !
Ainsi la réalité et la 1ère croyance redevenaient compatibles.
En très résumé, cela explique nos biais naturels à lier nos échecs ou nos réussites – ou ceux des autres – à la personne intrinsèque ou à l’environnement.
Si je réussis, c’est bien sûr grâce à mes qualités propres, mais quand j’échoue c’est souvent la faute des autres, de la météo, de la qualité du terrain, bref je suis un peu mauvaise perdante.
A l’inverse, quand l’autre réussit, j’ai tendance à dévaloriser sa performance en surestimant les facteurs externes qui l’ont aidé, en gros il a eu de la chance. En revanche quand il échoue, j’ai plutôt tendance à relier cela à ses faiblesses ou manque de compétence.
On suppose que cette « erreur fondamentale d’attribution » a pour fonction de nous permettre de sauvegarder notre estime de nous-mêmes.
Si on combine cela avec le point précédent, de la dissonance cognitive, cela aide à expliquer en partie l’ethnocentrisme, le racisme ou le sexisme.
Par exemple si ma croyance est que les femmes sont moins douées en sciences que les hommes, et qu’une femme – en plus dans mon labo, une rivale ! – reçoit un prix scientifique, je vais dévaloriser le prix en question, dévaloriser sa performance en l’attribuant à des facteurs externes : son sujet était à la mode, elle avait une bonne équipe, et je vous passe les commentaires sur son physique…
J’ai dit cela aide à expliquer, cela n’excuse pas…
La mémoire sélective
3ème source d’auto-manipulation : la manière dont fonctionne notre mémoire.
A chaque fois que nous retraitons un souvenir – par exemple à chaque fois que je raconte mon accrochage de voiture de la veille – je filtre les informations de manière légèrement différente, en fonction de mon auditoire et de ses questions, en fonction de mon humeur, par exemple après relecture de mon contrat d’assurance et du montant de la franchise…
Ou tout simplement à chaque fois que je me raconte l’histoire dans ma tête.
Et sans doute aussi pendant mon sommeil quand mon cerveau retraite l’information…
Donc cette histoire, elle évolue, je crée la version 2,3,4… qui va remplacer la précédente, dans mon disque dur interne.
Et cela devient ma vérité, et j’en suis convaincue.
Cela explique en partie pourquoi des témoins d’accidents, surtout après quelques jours, quelques mois, ont des versions assez différentes de l’événement…
Bref, nous faisons tous nos petits arrangements avec la vérité, de manière plus ou moins consciente.
Alors la prochaine fois qu’on vous accusera de mauvaise foi, ne vous braquez pas et peut-être étiez-vous de mauvaise foi, enfin presque en toute bonne foi 😊
Le Coaching peut vous aider
Mais si vous vous rendez compte que vous avez laissé pourrir certaines relations avec une communication ambiguë, et que oui vous êtes parfois de mauvaise foi, notamment pour sauver la face, le coaching peut vous aider à travailler sur de nouvelles stratégies pour améliorer votre communication et vos relations.
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Guillemette Moreau, Coach de Dirigeants et Coach de Carrière.
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