Princesse, Dragon et Chevalier (Triangle de Karpman)

Depuis les contes de notre enfance au célèbre Triangle de Karpman, les rôles de Victime, Persécuteur et Sauveur font partie de notre répertoire de jeux psychologiques et de manipulation…

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Princesse, Dragon et Chevalier (Triangle de Karpman) – Version Texte

 

Bonjour,

 

Princesse, Dragon et Chevalier…

Le titre de cet article vous aura sans doute rappelé certains de vos contes d’enfance, ou sous d’autres formes des films plus récents basés sur le même scénario avec 3 personnages principaux :

  • une « princesse », ou toute personne innocente, qui se retrouve dans une situation de péril
  • souvent victime d’un dragon, d’une sorcière, d’un coup du sort ou d’un piège d’une personne mal intentionnée
  • et un chevalier sauveur qui à ses risques et périls franchit la forêt magique, surpasse ses propres craintes, et bien sûr… sauve la princesse !

Oui, je sais c’est énervant que dans les contes, ce soit généralement des filles qui soient de faibles victimes et attendent le soutien masculin mais on ne refait pas des siècles de machisme européen…

 

Ces 3 archétypes classiques : Princesse / Dragon / Chevalier représentent pour moi toute l’ambiguïté des jeux psychologiques :

  • la princesse est-elle aussi démunie que cela ?
  • le dragon existe-t’il vraiment ? Et finalement que veut-il ?
  • et si il n’y avait pas de princesse à sauver, que devient le chevalier dans la vie…

Il y a aussi une analyse plus psychologique de ces contes où c’est la victime qui va trouver en elle des ressources insoupçonnées et se sauver elle-même.
Selon Joseph Campbell, qui a étudié les « héros » dans les légendes et récits mythiques, c’est la leçon « 2ème degré » de tous ces contes : comment se surpasser face à la difficulté pour prendre son destin en main mais c’est un autre sujet…

 

Le concept de jeux psychologiques a été développé par Eric Berne, le fondateur de l’Analyse Transactionnelle, avec d’ailleurs un livre célèbre : Des Jeux et des Hommes.

Un jeu psychologique, c’est un échange à 2 niveaux : il y a ce qui est dit officiellement et ce qui n’est pas vraiment dit ou qui n’est pas entendu, le niveau induit, sous-entendu.

Il avait même écrit la formule d’un jeu psychologique : d’abord une accroche sur un point faible de l’autre, c’est l’hameçonnage. Et ensuite, réaction, escalade jusqu’au coup de théâtre et bénéfice final.

Eric Berne avait décrit des dizaines de jeux psychologiques.

Le plus célèbre est sans doute le jeu du « Oui mais » et vous avez d’ailleurs peut-être vu des extraits assez drôles du film du même nom avec Gérard Jugnot.
C’est un jeu où je vais demander des conseils à quelqu’un mais à chaque suggestion de sa part, je lui dis que j’ai déjà essayé ou que ce n’est pas possible. Oui, mais…
Le point faible de l’autre c’est peut-être juste de vouloir aider ou de montrer qu’il a des bonnes idées mais je m’arrange à le frustrer jusqu’à ce qu’il soit penaud – toutes ses solutions sont nulles – ou s’énerve contre moi. Et alors coup de théâtre, cela me permet de prendre ma revanche, tu n’es pas aussi intelligent que tu le crois, tu te prends pour qui…
Il y a différentes versions…

 

Ce concept des jeux psychologiques a ensuite été approfondi par le collègue et ami de Eric Berne : Stephen Karpman et son célèbre triangle « dramatique ».

Dans les années 60, Monsieur Karpman a modélisé les jeux de pouvoir et de manipulation sous une forme très simple : un triangle en équilibre sur sa pointe et 3 « rôles » :

  • le rôle de la Victime qui appelle à l’aide

  • le rôle du Persécuteur qui met la pression, peut-être pour de très bonnes raisons selon lui ou elle

  • le rôle du Sauveur qui arrive sur son cheval blanc même si on ne lui pas forcément demandé !

Attention, il s’agit bien de « rôles » car on peut être victime d’un coup du sort sans forcément jouer le rôle de la victime ou aider quelqu’un sans forcément être dans le rôle du sauveur.
Dans les jeux psychologiques, il s’agit bien de « rôles » .

 

Pour simplifier, j’ai séparé ce sujet tellement riche des jeux psychologiques en plusieurs articles.
Donc vous pourrez continuer ensuite avec mes articles spécifiques sur chacun de ces 3 rôles et comment mieux les gérer.

 

Passons maintenant aux mauvaises nouvelles :

  • Les jeux psychologiques sont inconscients et nous y jouons tous, avec parfois des scénarios bien rôdés.
  • Une bonne accroche sur un de nos points faibles est assez irrésistible, d’où l’intérêt de bien se connaitre pour repérer les pièges et essayer de ne pas tomber dedans
  • Un jeu commencé s’aggrave en général, c’est ce qu’on appelle l’escalade, où à chaque étape j’accumule du stress, de la frustration, de la rancœur et je veux prendre ma revanche, ou un sentiment d’impuissance.

Même si c’est un peu tordu parfois, si nous jouons à ces jeux psychologiques, c’est qu’il y a un bénéfice pour nous.

Cela peut être d’obtenir des signes de reconnaissance, de revivre un type de relation expérimenté dans l’enfance, de valider mes croyances sur moi-même ou sur les autres… Ou tout simplement empêcher l’autre de gagner !

Selon les circonstances, nous pouvons rentrer dans les jeux psychologiques par des rôles différents, même si nous avons des scénarios préférés avec certaines personnes, par exemple avec votre conjoint, un parent ou un collègue, et sur des sujets spécifiques.

 

Un exemple classique : la répartition de certaines tâches dans un couple.

Imaginons que cela m’ennuie d’aller au garage pour les révisions.

– Oh la la, il faut aller au garage.
J’aimerais bien mais je n’y connais rien en mécanique, je risque de me faire avoir sur les réparations à faire…
Toi qui t’y connais…

6 mois plus tard :
– Maintenant tu les connais au garage, cela serait peut-être bien que tu t’en occupes…
– Oui bien sûr, je m’en occupe…

Je joue le rôle de la Victime et hop, le Prince arrive ! Enfin pas toujours… ?

 

Que ce soit dans les relations de couple, familiales ou professionnelles, nous avons tous des scénarios favoris.

Réfléchissez à une situation délicate avec un de vos parents, un de vos frère ou sœur, avec un collègue.
Ce serait quoi votre tendance naturelle de manipulation ?

  • le rôle de la Victime : je n’y arrive pas, c’est trop difficile, viens m’aider !
  • le rôle du Sauveur : avant même qu’on vous l’ait demandé, vous vous empressez d’aider : si tu veux, je peux venir avec toi, laisse je m’en occupe…
  • le rôle du Persécuteur : ironie, attitude critique, sarcasmes

Une des subtilités du modèle, c’est qu’il intègre la notion de « coup de théâtre », et c’est pourquoi le Triangle de Karpman est sur sa pointe, il est instable :

Quand tout d’un coup, les personnages changent de rôle :
Quand le mari trompé et jouant le rôle de victime se rebelle et se venge,
Quand la sorcière se transforme en princesse ou la grenouille en prince…

Quand la facture de réparations a explosé et que je lâche d’un ton pincé : « eh bien pour un as de la mécanique, tu t’es bien fait avoir… ».
Du rôle de Victime, je passe à celui de Persécuteur et le chevalier Sauveur tombe de sa belle monture !

C’est un exemple, toutes les combinaisons sont possibles et cela peut tourner plusieurs fois et vite.

Et puis, derrière un rôle visible, Stephen Karpman dit que les 2 autres rôles sont également présents de manière plus sous-jacente.
Donc même si je joue le rôle de la Victime, en quoi suis-je aussi un peu Sauveur ou Persécuteur dans cette affaire ?
Bref de quoi complexifier tout cela…

 

La vraie question ensuite est sortir de ce genre de jeu pervers.

Vous trouverez des pistes dans mes articles suivants sur le sujet.

Si vous vous retrouvez régulièrement dans des situations de pouvoir ou de manipulation, où vous en avez assez d’être coincé dans un rôle (celle ou celui contre qui le sort s’acharne, la gentille fille ou le gentil garçon qui vole au secours des autres, la méchante ou le méchant dès que vous voulez vous exprimer), le Coaching en Communication peut vous aider…

 

J’espère que cet article vous aura donné envie de développer votre compréhension de vous-même et des autres, pour développer des relations plus riches.

Si ces sujets vous intéressent, vous pouvez vous inscrire également à ma Lettre d’Inspiration mensuelle avec ce lien.

 

A bientôt.

Guillemette Moreau, Coach de Dirigeants et Coach de Carrière.

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Coaching en Communication
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