Vous avez sans doute entendu parler de l’intelligence émotionnelle sans forcément rentrer dans le détail, ou même avec une pointe de scepticisme : en quoi les émotions seraient-elles liées à l’intelligence ?
Qu’est-ce que l’Intelligence Émotionnelle ? (Version Texte)
Bonjour,
Qu’est-ce que l’Intelligence Émotionnelle ?
Vous avez sans doute entendu parler de l’intelligence émotionnelle sans forcément rentrer dans le détail, ou même avec une pointe de scepticisme : en quoi les émotions seraient-elles liées à l’intelligence ?
En effet, nous savons bien depuis Descartes que nous sommes des cerveaux rationnels, objectifs, à la recherche de la vérité vraie. Et si on rajoute une couche de culture un peu pudibonde, le corps et donc les émotions sont louches, voire impurs et nous poussent à l’erreur ou à la faute ! Donc il ne faut pas s’y fier !
Sauf qu’il a été démontré que le fait d’être purement rationnel est inefficace voire contreproductif.
Bien sûr dans la communication avec les autres, et ceci au sens large : management, négociation, vie de famille. On va y revenir.
Mais aussi dans la prise de décision: des personnes qui après un accident n’avaient plus accès à leurs émotions, avaient du mal à évaluer les risques, ou bien ne savaient plus quand faire confiance ou ne pas faire confiance à des partenaires d’affaires par exemple…
Ici je vais parler plutôt de l’Intelligence Émotionnelle au travail mais cela s’applique bien sûr à vos relations avec vos voisins ou dans votre famille.
Pourquoi s’intéresser à l’Intelligence Émotionnelle ?
Pourquoi s’intéresser à l’Intelligence Émotionnelle, et notamment au travail ?
Je suis sûre que vous avez déjà vu ou entendu parler de ce genre de situation :
Une personne est promue pour ses grandes réussites techniques et son expertise… et devient un manager catastrophique.
Avec différentes variantes :
arrogance et manque d’écoute ou de concertation, version je sais tout
crispation et micro-contrôle face à ce qui ne rentre pas dans mes plans,
désintérêt pour le travail en équipe qui fait perdre du temps…
Le monde du travail a changé depuis le taylorisme et les avantages technologiques durent peu, les équipes sont de plus en plus internationales, bref cela bouge beaucoup…
Et le fait d’avoir un gros QI – quotient intellectuel – n’aide pas vraiment à gérer le changement, à s’adapter à une équipe multiculturelle, ou même à changer de métier si je vois passer une opportunité prometteuse…
Bon tout cela pour vous dire que veut / veut pas, cela peut être utile que vous investissiez dans votre intelligence émotionnelle.
Et bonne nouvelle : contrairement au QI qui évolue peu une fois que nous sommes adultes, l’intelligence émotionnelle, elle, s’acquiert et peut se développer tout au long de notre vie.
Le concept de l’Intelligence Émotionnelle
Alors entrons dans le sujet, c’est quoi l’intelligence émotionnelle ?
Le concept est né dans les années 80 et a été popularisé par Daniel Goleman dans les années 90. Avec des interprétations idéologiques, politiques… par exemple dans le domaine de l’éducation, d’où certaines controverses et différentes variantes théoriques.
Mais voici les éléments-clé de l’intelligence émotionnelle selon Goleman:
Tout d’abord, il y a 2 grandes sphères : la sphère individuelle et la sphère sociale.
Au niveau de la sphère individuelle, on peut distinguer :
La conscience de soi:
C’est ma capacité à percevoir et à comprendre mes émotions, à reconnaître leur influence et à les utiliser pour guider mes décisions.
Tout un programme, et ce n’est que la 1ère dimension.
La maîtrise de soi :
Une fois que je comprends mes émotions et comment je fonctionne, comment vais-je pouvoir réguler mes émotions, maîtriser mes réactions émotionnelles, prendre du recul, gérer mon stress, pour m’adapter à l’évolution de la situation, évaluer des options, saisir des opportunités, faire des choix.
Ensuite au niveau collectif, avec autrui, à nouveau 2 dimensions :
La conscience sociale:
C’est ma capacité à détecter et à comprendre les émotions de l’autre – c’est ce qu’on appelle aussi l’empathie – et à y réagir de manière adéquate. Je décode ce que ressent et ce que pense l’autre, et j’ai notamment la capacité de me mettre à sa place, de prendre en compte son point de vue même si je n’y adhère pas.
La gestion des relations :
C’est ma capacité à utiliser la compréhension de moi-même et la compréhension des autres pour communiquer clairement, inspirer et influencer les autres, de gérer les conflits.
Et ainsi gérer efficacement la relation et bâtir des liens solides.
Il y a une séquence logique dans ces compétences : Tout commence avec la conscience de soi car si on ne comprend par son propre fonctionnement, il est difficile d’en avoir la maitrise, et donc aussi de gérer la relation à l’autre. Et la conscience de l’autre est aussi nécessaire à la gestion des relations.
On peut noter que certains modèles sur l’Intelligence Émotionnelle ajoutent la motivation, la gestion des émotions fortes et l’adaptabilité face au changement en tant que compétences spécifiques.
Mais pour rester synthétique, je vais garder les 4 grandes dimensions que je viens de décrire.
Et je vous ai préparé d’autres vidéos sur chaque dimension si vous souhaitez creuser le sujet.
Les bénéfices d’une bonne Intelligence Émotionnelle
Maintenant vient la question cruciale : peut-on et comment développer notre intelligence émotionnelle ?
Pour vous motiver à travailler sur la compréhension de vous-mêmes et des autres, sachez que selon de nombreuses études, le QI n’expliquerait au mieux que 25% des succès professionnels alors qu’une bonne intelligence émotionnelle va de pair avec la réussite professionnelle et moins de conflits relationnels…
Et surtout il a été démontré qu’une bonne Intelligence Émotionnelle permet d’avoir un meilleur équilibre psychologique, moins d’anxiété, moins de risque de burn-out et aussi une meilleure santé physique, et d’éviter des addictions par exemple. D’être plus efficace dans nos décisions pour s’ajuster aux situations, et d’avoir des relations humaines de meilleure qualité…
Est-ce que cela vous intéresse ?
Peut-on développer son Intelligence Émotionnelle ?
Le nom d’Intelligence Émotionnelle et la notion de Quotient Émotionnel en miroir à celui du QI – et donc de l’Intelligence Cognitive – a permis de populariser rapidement le concept mais cela risque d’induire que c’est une donnée figée dans le temps. De la même manière que j’ai un QI de 100 ou 120, eh bien j’aurais un QE de X…
Et le risque est de tomber dans l’état d’esprit fixe, vous vous souvenez peut-être de ma vidéo sur le Paradoxe de l’Intelligence – comme si c’était un talent ou une donnée figée dans notre personnalité.
Heureusement, ce n’est pas du tout cela : l’Intelligence Émotionnelle se travaille, se développe et on peut s’améliorer à tout âge.
Au final, il s’agit de stopper les réactions émotionnelles non-contrôlées et d’utiliser nos émotions de manière éclairée, bref de débrancher notre pilote automatique émotionnel et devenir plus efficace et plus flexible dans notre communication et nos prises de décision.
Comment développer l’Intelligence Émotionnelle dans les organisations ?
Donc ça c’est la théorie.
Mais comment évoluer et changer des systèmes souvent bien rodés chez nous, et encore plus au niveau d’un groupe, un service ou même toute une organisation ?
J’ai la chance de travailler pour des entreprises avec des populations assez techniques (développeurs informatiques, analystes financiers, comptables…) qui investissement dans l’intelligence émotionnelle de leurs équipes.
Car les managers ou les Ressources Humaines qui demandent ce genre d’accompagnement savent que se connaitre soi-même et développer son empathie, cela permet une meilleure communication, une meilleure collaboration en interne, avec des partenaires externes aussi, ou face à des clients… Une meilleure gestion du stress, et moins de conflits.
Et ils voient les résultats positifs pour eux-mêmes et pour leurs équipes.
En général, j’utilise en point de départ un outil d’analyse de personnalité.
Bien sûr ces outils se basent sur des modèles psychologiques qui sont toujours un peu réducteurs mais tant qu’ils ne mettent pas les gens dans des cases et qu’ils sont utilisés comme outils de développement, c’est un bon moyen d’ouvrir les yeux des clients sur leurs forces, les situations ou les types de personnes qui sont difficiles pour eux, bref de faire un peu d’introspection.
Ensuite nous allons travailler soit au niveau individuel en coaching, soit au sein d’une formation ou d’une activité de cohésion d’équipe.
Cela dit, même dans ce cas j’essaie de garder le coaching individuel en plus pour travailler sur vos résultats personnels, ce qui apporte vraiment beaucoup. Ensuite en équipe, c’est assez magique de partir de la diversité des personnes pour travailler comment améliorer la communication interpersonnelle, la conduite de réunion, le feedback constructif…
J’espère que cet article a piqué votre curiosité et pour aller maintenant plus loin dans ce sujet fascinant, vous pouvez lire mes articles suivants sur chaque dimension de l’intelligence émotionnelle…
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A bientôt !
Guillemette Moreau, Coach de Dirigeants et Coach de Carrière.
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