CONFLIT : Que faire face à une ATTAQUE ?

Imaginons que vous êtes ou vous avez l’impression d’être attaqué par un collègue dans une discussion…

Que faire quand l’autre attaque et déclenche un conflit ?

CONFLIT : Que faire face à une ATTAQUE ? (Version Audio)

CONFLIT : Que faire face une ATTAQUE ? (Version Texte) :

Bonjour,

Voici une nouvelle contribution sur la gestion des conflits, un sujet avec lequel nous ne sommes en général pas très à l’aise…

Que faire quand l’autre attaque et déclenche un conflit ?

Imaginons que vous êtes ou vous avez l’impression d’être attaqué par un collègue dans une discussion.

Cela peut être réel, il y a en effet des gens qui notamment sous stress ont du mal à rester calmes et vont confronter voire essayer d’écraser les autres.

Et cela peut être aussi votre interprétation de la situation car cela a appuyé sur un de vos « orteils sensibles » : de la susceptibilité face à ce qui est interprété comme une critique, la défense d’une valeur forte pour vous, la rébellion face au contrôle…
Et là notre discours intérieur rentre en résonnance avec nos scénarios favoris…

Bref que l’autre ait l’intention ou pas de vous attaquer, vous, vous sentez agressé et le conflit est là.

Un conflit déclenché, c’est plus qu’une divergence rationnelle d’opinions ou de points de vue.

On sort de la position de vie +/+ (pour ceux que cela intéresse j’ai fait des vidéos sur ce sujet des positions de vie), pour rentrer dans un rapport de forces :

– Soit j’ai la croyance que j’ai plus de valeur que l’autre et en général j’attaque.

– Soit j’ai la croyance que j’ai moins de valeur que l’autre et je me soumets ou j’abandonne le terrain.

Et c’est bien là le problème : la discussion sur une situation, les faits et leur impact, a dévié en un rapport de forces entre des personnes, et leur valeur présumée.

Quand l’autre attaque, on peut supposer qu’il ou elle passe en position dominante pour elle, le + et cherche à nous pousser dans la position -, donc à prendre le dessus et nous faire céder.

Alors face à une attaque, quelle stratégie adopter ?

Je vous ai parlé dans ma vidéo sur « anticiper et mieux gérer les conflits » des stratégies de gestion de conflit selon la matrice Thomas-Kilmann avec 2 axes :

• Est-ce que je suis prêt à me battre ou pas ?
• Est-ce que je suis plutôt centré sur mes intérêts ou orienté vers la collaboration.

Mais face à une attaque, je peux oublier en général assez vite la dimension collaboration.

Donc je me centre sur moi avec le dilemme : est-ce que je me bats ou pas ?

Et dans le feu de l’action, et selon les environnements et les personnes présentes, nous avons tous une stratégie favorite, la contre-attaque ou l’évitement.

1^ère stratégie : je me bats

Je contre-attaque, je défends mon point de vue.

Et je risque aussi dans le feu de l’action de passer aux attaques personnelles, en ajoutant quelques généralités ou étiquettes blessantes pour être sûr que cela fasse mouche : « De toute façon avec toi, c’est toujours la même chose… On ne peut jamais discuter… Tu as toujours raison… Tu prends vraiment les autres pour des c…».

L’adrénaline est au top, les émotions nous submergent, on va plus loin que prévu et c’est l’escalade.

Comme les egos sont en jeu, difficile de revenir en arrière et de reconnaitre nos torts, bref la relation est endommagée.

Si c’est quelqu’un dans la rue que vous ne reverrez jamais, vous avez juste fatigué vos artères mais si c’est votre conjoint, ou votre collègue du bureau à côté, pas facile de réparer les dégâts ensuite.

2^ème stratégie : je cède

Je me tais, je capitule, je cède le terrain, je dévie la conversion.

Parce que je déteste le conflit, et parfois sous le mauvais prétexte de sauver la relation…

Peut-être que vous avez ménagé l’autre mais pas vous et si vous ne respectez pas vos propres limites et ne les faites pas respecter, la relation risque de se déséquilibrer de plus en plus.

Il y a un cas particulier, c’est quand je me retire du conflit volontairement pour laisser du temps aux esprits de se calmer mais je reviens ensuite sur le sujet pour clarifier les choses.
C’est le « cessez-le-feu » mais cela ne peut pas s’arrêter là, autrement l’autre y verrait une capitulation.

Comment répondre à une attaque dans un conflit ?

Alors, comment répondre à une attaque, ou ce qui est perçu comme telle, de manière différente pour éviter la spirale infernale ?

1. D’abord, cela vous le savez, respirez un bon coup pour sortir des émotions fortes et gagner du temps
2. Ensuite, se dissocier et observer ce qui se passe, chez moi, chez l’autre et dans l’interaction.
3. Une technique intéressante est alors de « nommer le jeu » et de décrire la situation :
   « j’ai l’impression que le ton monte entre nous et que nous sommes en train de glisser vers le conflit, est-ce aussi ton impression ? »
   C’est ce qu’on appelle la « métacommunication » : je parle de ce qui se passe entre nous.
   Cela m’oblige, et aussi l’autre, à prendre la responsabilité de ce qui se passe.

Et c’est aussi le moment d’exprimer vos besoins par rapport à ce qui se passe et éventuellement de faire une demande.

Par exemple, changer de cadre et demander à passer en face-à-face si cela a commencé devant des témoins.

« J’ai l’impression que c’est un sujet qui nous concerne d’abord tous les 2, es-tu d’accord pour sortir cela de la réunion et en discuter après seul à seul ? »

Une fois que nous avons cassé ainsi le cercle de la violence, il s’agit de remonter d’un étage et de discuter de ce qu’il y a derrière le conflit.

Les conflits se cristallisent soit sur la forme (la manière dont c’est dit), soit sur le contenu (ce qui est dit).

Mais sauf dans le cas de personnes perverses ou manipulatrices, l’intention initiale, le « pour quoi » de la discussion est en général positif : trouver la meilleure solution au problème d’un client, organiser des vacances agréables pour toute la famille…

On se dispute souvent sur le comment ou le quoi faire, mais finalement le pour quoi, l’objectif est le même. Par exemple passer des bonnes vacances en famille.

Là aussi la métacommunication est utile.

Cela peut donner quelque chose comme :
« Attends, j’ai l’impression qu’on se dispute sur des solutions potentielles mais est-ce qu’on peut juste reparler de l’objectif, pour être sûr qu’on est bien aligné… ».
Et miracle, on a souvent le même objectif !

Arriver à reparler de l’objectif commun est une technique classique de médiation et c’est vraiment efficace pour calmer les esprits et recréer la confiance en l’autre.

Alors je résume. La prochaine fois que vous vous sentez agressé dans une discussion (et que vous souhaitez sauver la relation), avant de sortir les armes lourdes ou de noyer le poisson :

1. Je respire
2. J’observe ce qui se passe en essayant de me dissocier
3. Je méta-communique sur ce qui est en train de se passer
4. Et je remonte d’un étage pour comprendre l’objectif de chacun, qui n’est souvent pas si différent que cela.

Tout cela pour calmer les esprits et repartir positivement dans la discussion.

Bon je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire.
Cela demande de l’entrainement, donc commencez par des sujets presque anodins avec peu d’enjeu, des petites tensions passagères avec un de vos enfants ou un collègue avec qui vous vous entendez bien.

Et pour des conflits professionnels ou personnels déjà établis ou importants, un coach professionnel peut vous aider 😊, contactez-moi.

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A bientôt !

Guillemette Moreau, Coach de Dirigeants et Coach de Carrière.