Le biais de positivité, c’est la tendance : – à donner plus de poids et d’importance aux événements, aux informations ou aux expériences positives par rapport aux événements négatifs, – à parler plus souvent des bonnes nouvelles que des mauvaises, – à supposer que le futur sera plus positif que négatif.…
Dans une de mes vidéos précédentes, j’ai parlé du biais de négativité qui fait que nous sommes plus marqués par les expériences négatives et que focalisons plus sur les informations négatives.
Mais il existe aussi un biais de positivité dont nous n’avons pas conscience.
Et qui cohabite d’ailleurs avec le biais de négativité.
Le biais de positivité
Alors, qu’est-ce que le biais de positivité ?
Dans les années 70, les chercheurs Matlin et Stang ont étudié ce biais et ont écrit un livre à ce sujet. Ils ont appelé cela le principe de Pollyanna, du nom d’un livre du début du 20ème siècle où il arrive toute une série de difficultés à une pauvre petite fille qui à chaque fois joue au « jeu de la joie » pour voir le positif dans ses épreuves.
Pour étudier ce biais de positivité, ils ont par exemple étudié le temps que nous mettons face à des photos de situations agréables ou désagréables ou des photos de personnes qui ont des expressions positives, ouvertes ou au contraire fermées.
Et de fait, nous favorisons le positif au détriment du négatif et mettons plus de temps à reconnaitre les situations désagréables ou négatives.
Le biais de positivité, c’est la tendance à donner plus de poids et d’importance aux événements, aux informations ou aux expériences positives par rapport aux événements négatifs, à parler plus souvent des bonnes nouvelles que des mauvaises, à supposer que le futur sera plus positif que négatif.
Le biais de positivité a des avantages, car il peut aider à maintenir un état d’esprit optimiste, à favoriser la résilience face à l’adversité et à maintenir des relations sociales positives.
Mais il peut aussi avoir des inconvénients, on le verra plus tard, notamment biaisant notre vision de la réalité et en minimisant les risques potentiels.
Ce biais n’est pas universel, certaines personnes auront plutôt un biais de négativité en voyant le verre à moitié vide plutôt que plein.
Le biais de positivité dans le langage
A propos de ce biais de positivité, il y a eu des études intéressantes sur les mots que nous utilisons dans notre langage.
En 2015, des chercheurs ont collecté des modes d’expression sur internet, des journaux, des textes de chansons, et cela dans 10 langues différentes pour analyser le vocabulaire utilisé.
Résultat : le nombre de mots positifs est bien supérieur au nombre de mots négatifs. Et il semblerait donc que cela soit transculturel.
Le biais de positivité augmente avec l’âge
Par ailleurs, le biais de positivité augmente avec l’âge.
Je me souviens de mon grand-père extrêmement nostalgique de ses 20 ans. Et quand moi j’avais 20 ans, je ne voyais pas ma vie forcément toute en rose.
Peut-être avait-il eu vraiment une vie idyllique à cet âge-là, soit en vieillissant, il avait développé le biais de positivité.
Quand on est jeune, nous focalisons notre attention plus sur les situations négatives et les émotions désagréables que sur les situations positives et les émotions agréables.
Une hypothèse est que quand nous sommes jeunes, nous allons d’impression d’être toute la vie devant nous : nous voulons ou avons besoin de découvrir le monde et les émotions négatives sont utiles pour apprendre et avancer vers le futur.
Mais avec l’âge, cet écart diminue voire s’inverse.
Soit que je porte moins d’attention au négatif et donc l’équilibre général devient plus positif. Soit carrément que je porte plus d’attention au positif qu’au négatif.
On suppose que c’est lié au fait que l’horizon temporel se réduit – avec l’âge ou une maladie ou le fait de quitter un pays prochainement – nous allons plus profiter de chaque moment, et des gens autour de nous.
C’est plutôt rassurant, plus nous allons vieillir, plus nous devrions être plus positifs et profiter de la vie.
Biais de positivité et mémoire
Mais cela n’explique pas encore vraiment pourquoi mon grand-père avait eu une jeunesse parfaite et là la mémoire joue un rôle.
Nous savons que nous filtrons nos souvenirs en fonction de nos croyances du présent.
Donc si je suis plus positive, cela va avoir une influence sur ce que je sélectionne dans ma mémoire et comment je l’interprète.
Et de fait les personnes âgées rapportent plus de souvenirs positifs ou moins de souvenirs négatifs par rapport à un évènement passé que des personnes plus jeunes qui ont vécu la même chose.
Mais aussi il y a des phénomènes intéressants dans le fonctionnement de notre mémoire avec l’âge :
Lorsque nous sommes jeunes, nous sélectionnons plus les éléments de contexte, ce qui s’est passé, de quoi nous avons discuté. Alors que en vieillissant nous sommes plus sensibles à nos émotions et valorisons plus les relations.
Et aussi en vieillissant nous avons tendance à retraiter notre vie et notamment les choix que nous avons faits pour les voir de manière plus positive. Belle leçon de philosophie pour éviter d’être aigri ou de s’auto-flageller.
Alors, peut-être que comme mon grand-père, dans 2 ou 3 décennies je verrai aussi mes 20 ans avec des lunettes roses ?
Le syndrome de Pollyanna
Mais je reviens sur les effets pervers possibles du biais de positivité qui peut réduire notre capacité à apprendre des difficultés, ou à gérer des traumatismes ou des deuils.
Toujours en référence à ce livre utilisé ensuite par Matlin et Stang, le fait de trouver du positif dans toute chose a été nommé Syndrome de Pollyanna.
Quand, au lieu de seulement privilégier le positif, nous ignorons le côté négatif : une sorte d’aveuglement dans l’optimisme.
Si nous ne sommes pas conscients d’une difficulté, nous ne pouvons pas faire quoi que ce soit pour l’anticiper ou la résoudre. Et elle risque d’empirer. Et nous allons louper une occasion de nous confronter avec la réalité, d’apprendre et de progresser.
C’est le cas lorsque nous nous masquons la réalité d’un traumatisme ou d’un deuil.
Avec le risque de ne pas prendre le temps et l’énergie de passer au travers des passes difficiles et de les digérer – faire son deuil, développer sa résilience – et de laisser ces événements non digérés influencer notre vie plus longtemps que nécessaire.
Biais de positivité et Erreur fondamentale d’attribution
Enfin dernier point, le biais de positivité peut augmenter un autre biais, celui de l’erreur fondamentale d’attribution.
L’erreur fondamentale d’attribution, c’est notre tendance à attribuer nos réussites à des facteurs internes (comme nos compétences ou notre intelligence), et à attribuer nos échecs à des facteurs externes et temporaires (comme la chance, les circonstances ou le matériel sportif).
Et de manière intéressante, c’est l’inverse pour évaluer les réussites et les échecs des autres.
J’ai fait une vidéo sur le concept d’erreur fondamentale d’attribution si cela vous intéresse…
Donc le biais de positivité risque de gonfler notre égo…
Passionnant non ?
Et vous, êtes-vous sujet au biais de positivité ? Dans quels types de situations ?
Connaître nos biais favoris peut nous permettre d’être plus attentifs et développer la conscience de soi, dans nos interactions sociales ou dans nos prises de décision.
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Guillemette Moreau, Coach de Dirigeants et Coach de Carrière.
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