Prise de Décision et BIAIS COGNITIFS

NON, nous ne sommes pas rationnels dans nos décisions !

Nous avons l’illusion de raisonner et d’évaluer des options de manière neutre, mais dès la prise en compte des informations disponibles, les biais cognitifs sont omniprésents…

Comment prenez-vous vos décisions ?
Comment sont prises les décisions dans votre organisation ?

Prise de Décision et BIAIS COGNITIFS (Version Audio)

Comment prenez-vous vos décisions ?
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Prise de Décision et BIAIS COGNITIFS (Version Texte) :

 

Bonjour,

 

Aujourd’hui, je vous parle d’un de mes sujets favoris : la prise de décision.

C’est un sujet crucial pour les dirigeants en organisations, c’est un sujet typique de coaching, et je fais aussi régulièrement des ateliers, des formations sur le sujet.

Mais c’est aussi un sujet crucial pour chacun de nous, quand il s’agit de choisir une nouvelle voiture ou le lieu des prochaines vacances familiales.

 

L’illusion d’être rationnel

Alors bien sûr, nous sommes – ou nous voulons croire que nous sommes – des êtres rationnels.

Personnellement j’adore les tableaux excel, faire des analyses de chiffres, des arbres décisionnels, des matrices.
Et je déteste l’incertitude, les situations floues et les décisions illogiques (à mon goût).

Alors j’ai lu « l’Erreur de Descartes » de Damasio, mais j’ai du mal à laisser tomber quelques décennies d’illusion sur mon côté rationnel… Ceci dit le livre de Damasio est passionnant sur le rôle des émotions dans nos prises de décisions, mais ce sera l’objet d’une autre vidéo…

Donc aujourd’hui je vous parle de biais cognitifs, c’est-à-dire de nos filtres au niveau de l’information sur laquelle nous croyons prendre nos décisions de manière rationnelle.

Les biais sont nécessaires

Il n’y a pas de jugement forcément négatif quand je parle de biais cognitifs, cela concerne tout le monde et c’est naturel et nécessaire.

Tout d’abord, on est exposé en permanence à tellement d’informations qu’il y a un filtre naturel dans ce que je perçois réellement.

Ensuite pour aider à mémoriser, et aussi par besoin de créer du sens, je vais essayer de relier cette information, de créer de la logique même là où il n’y en a pas.

Puis ma mémoire va sélectionner à nouveau ce qui est digne d’être stocké.

Et enfin au moment de l’utilisation de l’information et de la prise de décision, je vais encore filtrer pour favoriser ce qui me semble le plus efficace ou ce qui me rassure.

Tout cela est inconscient, souvent quasi instantané, et cela fonctionne très bien notamment pour des prises de décisions automatiques.

Quand vous conduisez par exemple de chez vous à votre travail, heureusement que vous ne lisez pas le texte de toutes les pubs sur votre chemin ou que vous ne vous souvenez pas de toutes les voitures croisées, en essayant de faire des comparaisons entre les modèles, et que vous ne réfléchissez plus consciemment à chaque carrefour si vous devez tourner à droite ou à gauche.

Mais ces filtres sont là en permanence sans que nous le sachions, et pour toutes nos décisions.

Et nous les oublions… en croyant donc être rationnels et logiques.

C’est pourquoi personnellement ou dans les organisations, réfléchir sur la manière donc nous prenons nos les décisions est fondamental.

Les principaux biais cognitifs

Un biais cognitif, c’est comment nous filtrons inconsciemment l’information.

  • Le 1er filtre, c’est la perception et la prise en compte de l’information dans laquelle nous baignons.

Nous ne pouvons pas enregistrer tout ce que nous apercevons, entendons, lisons, ressentons.

Notre esprit va noter les extrêmes : soit ce qu’il connait déjà ou croit connaitre c’est-à-dire mes apriori ou préjugés pour les conforter, soit au contraire ce qui le surprend.

Si je veux acheter une maison et que je fais des visites, je vais noter ce qui me semble similaire à ma situation actuelle, par exemple la disposition des pièces ou l’orientation au soleil…

Ou ce qui confirme mes croyances : si je présuppose que le quartier est calme, je vais percevoir la sirène de l’ambulance dans la rue à côté de manière différente que si je présuppose que le quartier est bruyant.

En fait, notre esprit cherche à sauver de l’énergie.

Soit en se raccrochant à ce que nous connaissons, nos expériences passées, nos croyances ou hypothèses.

Soit à l’inverse, en amplifiant les choses surprenantes – pour accroitre ma bibliothèque d’expériences ou au cas où elles soient dangereuses. Et ainsi je note ainsi plus facilement ce qui change ou me semble bizarre, par exemple qu’il faut une vignette pour se garer dans la rue de la maison en question.

 

  • Le 2ème filtre, c’est que nous complétons l’information, nous faisons des déductions ou des liens là où il n’y en a pas forcément.

Faire des liens, se créer des histoires nous rassure en intégrant des choses connues dans le tableau ou en créant une certaine logique dans le chaos.
Et cela aide à la mémorisation.

Mais ce que nous rajoutons n’est pas neutre, nous projetons nos croyances ou nos stéréotypes.

Le cas typique est la lecture de pensée par rapport à un comportement que nous ne comprenons pas chez quelqu’un :
 » Il m’en veut… »
 » Il jalouse un tel… »
 » Est-ce qu’il ne serait pas amoureux d’une telle ?… »

Et même si nous n’y croyons pas vraiment au départ, cela rentre progressivement dans notre histoire…

Nous projetons aussi nos expériences passées dans le présent ou dans le futur.
Vous vous souvenez de la madeleine de Proust ?

Ou nous projetons le présent dans le futur.
Par exemple mes limitations actuelles : ce n’est parce que « je ne suis pas capable » aujourd’hui que je ne peux pas le devenir demain. Mais pour essayer il faut penser que cela peut être possible…

 

  • Un 3ème filtre, c’est la sélection que va exercer notre mémoire.

Après 1 ou 2 jours, que reste-t’il de l’événement ?
Et comment l’information s’est-elle transformée ?

C’est un peu similaire au 1er filtre sur la perception de l’information mais là c’est sur ce que notre mémoire va sélectionner pour garder l’information.
Par exemple ce qu’elle reconnait facilement comme les stéréotypes.
Ou au contraire les faits saillants, ou parfois juste parce qu’ils bénéficient de ce qu’on appelle l’effet de primauté : le fait que dans une liste, les 1ers éléments soient mieux mémorisés.

Ça c’est la sélection de l’information à garder.

Mais il y a aussi le retraitement de l’information par la mémoire.

Il a été démontré que notre mémoire retraite régulièrement les informations et à chaque fois que nous nous remémorons un évènement, il se transforme.
Ce que nous croyons être la réalité – notre souvenir – est en fait la dernière version du traitement par notre mémoire.

Et c’est ainsi que des témoins d’un accident peuvent avoir des souvenirs de plus en plus divergents avec le temps.
Cela peut même donner lieu à des « faux souvenirs » tout à fait plausibles sous l’influence d’histoires qu’on nous a racontées, de films, de livres, ou juste de notre imagination.

Comment limiter les biais cognitifs ?

Ces 3 biais cognitifs – dans la perception, l’organisation et la mémorisation de l’information à notre disposition – ont déjà un impact énorme sur la base de notre prise de décision.

C’est pourquoi la logique évidente : je collecte l’information puis je prends ma décision est dangereuse.

Je regarde toutes les maisons disponibles à la vente et j’ai un coup de cœur pour quelque chose de trop loin de mon travail ou trop grand, que je vais ensuite post-rationnaliser.

En fait avant d’aller chercher l’information, il faudrait avoir défini « rationnellement » ses critères décisionnels pour éviter de trop se laisser influencer.
« Je cherche une maison avec 3 chambres, 2 salles de bain, 1 garage à telle distance max de mon travail… »
Et ensuite seulement je regarde ce qui correspond à mes critères, et je me m’y tiens bien sûr, pas toujours facile quand on a un coup de cœur.

C’est la même chose pour les décisions business, si vous voulez un atelier sur le sujet dans votre organisation, contactez-moi.

Comment améliorer la prise de décision ?

Maintenant vient la grande question : est-ce que le fait de connaitre ces biais va améliorer ma prise de décision au quotidien ?

Oui et Non…

Dans nos réactions quotidiennes, automatiques, ce que Kahneman et Tversky appellent le Système 1, non et ce n’est pas forcément nécessaire de tout rationnaliser quand les habitudes fonctionnent bien.

Mais pour des décisions importantes, l’achat d’une maison, un changement professionnel, un investissement en affaires, peut-être que le souvenir de cette vidéo fera allumer une petite lumière rouge dans votre cerveau pour vous rappeler ces biais.

A ce moment-là, vous pouvez essayer d’anticiper, notamment préparer à l’avance vos critères et votre processus de décision pour éviter les biais les plus évidents quand vous serez dans l’action.

Ou bien demander à un collègue ou un ami de se faire l’avocat du diable pour éviter le biais de confirmation de vos hypothèses…

Mais le plus important à garder en tête, c’est d’éviter toutes les décisions en état de stress ou de fatigue !

J’ai d’ailleurs fait une vidéo sur l’impact du stress dans la prise de décision.

 

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A bientôt !

Guillemette Moreau, Coach de Dirigeants et Coach de Carrière.

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